Une expertise menée par un polytechnicien et ingénieur retraité de l’armement remet totalement en cause la première thèse expliquant l’explosion du site AZF, à Toulouse, le 21 septembre 2001. Une fuite de carburant survenu dans une entreprise voisine de l’usine chimique pourrait être à l’origine de la catastrophe.
Voilà de quoi donner du grain à moudre aux juges de la cour d’appel du Toulouse avant leur délibéré du 24 septembre 2012. Cet arrêt devra statuer définitivement sur les causes ayant entraîné l’explosion du fameux hangar 221 où étaient entreposées 400 tonnes de nitrate d’ammonium.
Mais une expertise menée par un polytechnicien et ingénieur retraité pour le site préventique.org est en passe de remettre en cause la première thèse de la catastrophe, celle d’une négligence humaine qui a abouti au mélange de deux substances chimiques incompatibles.
Deux bombes enterrées sous le site ?
En première instance, les juges n’étaient pas parvenu à démontrer un lien entre d’éventuels dysfonctionnements au sein de l’usine, notamment dans la gestion des déchets, et l’explosion du hangar 221 dont la violence du souffle avait, rappelons-le, entraîné la mort de 31 personnes. La première procédure s’était donc soldée par une relaxe générale des personnels mis en cause.
L’expertise de préventique.org privilégie un autre scénario, maintes fois évoqués au cours de la procédure : une première explosion aurait entraîné la seconde survenue sur le site d’AZF où dormaient, en sous-sol, deux bombes datant de la Seconde guerre mondiale.
Une première explosion sur le site voisin ?
D’où serait-elle partie ? D’un site voisin géré Société nationale des poudres et explosifs (SNPE) où la fuite de 10 tonnes d’ergol, carburant des fusées, aurait provoqué la déflagration primitive à l’origine de toute la catastrophe.
Divers témoignages avaient effectivement évoqué la présence d’éclairs quelques heures avant l’explosion d’AZF, suivis d’une forte odeur de poisson pourri.
Si cette thèse est retenue, elle remettrait en cause tous les éléments retenus dans la cadre de la première procédure du dossier AZF.
Rappelons que cette usine était spécialisée dans la synthèse d’ammoniac qu’elle obtenait à partir de gaz naturel : ses produits destinés à l’agriculture (engrais azotés) et à l’industrie (explosifs de mines notamment).