Pour le maire de Toulouse, le principe de circulation alternée, dont la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal veut faciliter la mise en œuvre dans les communes, est « une fausse bonne idée ».
Ce n’est pas demain la veille que les toulousains seront soumis au redoutable régime impair ou pair (en fonction des numéros inscrits sur les plaques minéralogiques) en vertu duquel le flux des voitures est régulé lorsque les autorités mettent en place des mesures de circulation alternée. Aujourd’hui, ce système relève des Préfectures, mais la ministre de l’Ecologie souhaite donner la main aux maires. A Toulouse, Jean-Luc Moudenc n’usera pas de cette prérogative qu’il qualifie de « fausse bonne idée ».
La circulation alternée ne deviendra pas automatique
Pour son adjoint en charge des Transports Jean-Michel Lattes, cette mesure est inapplicable à Toulouse en raison de la taille du territoire communal « trop étendu ». Il ajoute pour que pour « respecter un tel dispositif », il faudrait à la Ville « des moyens de police dont elle ne dispose pas ». Il reproche aussi à cette mesure d’être, non seulement coercitive, mais aussi injuste en favorisant les ménages aisés qui, comme c’est le cas à Paris, ont « les moyens de s’équiper de deux véhicules, l’un immatriculé pair, l’autre impair ».
Rappelons que le projet de Ségolène Royal vise à faciliter la mise en œuvre de la circulation alternée en cas de pics de pollution. Le Préfet sera toujours sollicité mais s’il refuse, il devra dire pourquoi et apporter des justifications valables. Dans les faits donc, ce système ne sera pas automatique, contrairement à ce qui a été annoncé, les services de l’Etat disposant toujours du dernier mot en la matière. Mais les moyens de pression des élus locaux sur le Préfet seront plus forts.
A Toulouse, le maire Jean-Luc Moudenc a tenu à justifier sa position, en soulignant qu’il ne « se désintéressait pas de la question environnementale» et que «Toulouse s’est engagée, autrement que par la circulation alternée, dans une démarche pour améliorer durablement la qualité de l’air ».